Tout d’abord, il faut savoir qu’avarice et épargne ne sont pas considérés comme étant la même chose. Une personne peut en effet souhaiter épargner pour ses besoins, pour faire face aux imprévus ou pour ses enfants et ses proches. On considère celui qui fait cela comme étant économe et il n’y a pas lieu de le blâmer. De plus, certains peuvent même voir leur situation s’améliorer en mettant leur argent de côté.
Cet article est tiré de notre livre : La Guérison des Âmes
L’avarice en Islam
Le terme « avarice » fait plutôt référence à celui qui ne s’acquitte pas des obligations relatives à sa richesse. Ibn ‘Umar a dit : « Quiconque donne l’aumône [obligatoire] n’est pas avare. » De même, une personne qui refuse de donner ce qui pourrait être profitable aux gens alors que cela ne lui nuit d’aucune sorte est considéré comme étant avare.
Le Prophète (paix sur lui) a dit : « Quelle maladie est aussi incurable que l’avarice ? »[1]
Abu Muhammad al-Ramharmazi disait : « L’avarice ressemble à une maladie car elle nuit aux gens, débarrasse de l’honneur et apporte la révolte. Elle affaiblit également le corps, éteint le désir et change le teint. »
Les sages avaient pour habitude de dire : « L’homme généreux est libre, car il possède son argent, alors que l’avare ne mérite pas qu’on le désigne comme tel, car son argent le possède. »
‘Abdullah ibn ‘Umar (qu’Allah l’agréé) rapporte que le Prophète (paix sur lui) a dit : « Prenez garde à l’avarice, car elle a détruit ceux qui ont vécu avant vous. Elle leur a ordonné de rompre les liens de parenté et ils l’ont fait. Elle leur a ordonné d’être avares et ils le sont devenus. Elle leur a ordonné de céder à la débauche et ils y ont cédé. »[2]
Il (paix sur lui) a dit également : « Deux traits ne se réunissent pas chez le croyant : l’avarice et les mauvaises mœurs. »[3]
Bishr Al-Hafi disait : « La rencontre des gens avares est une angoisse pour les cœurs des croyants. »
Le remède contre cette maladie
Le remède de l’avarice réside dans la réflexion. En effet, celui qui médite réalisera alors que les pauvres sont ses frères. On l’a favorisé [au niveau matériel] par rapport à eux et ils ont besoin de son aide. Il devrait donc remercier Celui qui l’a béni en réconfortant ses frères.
Se rappeler de l’honneur que comporte la générosité fait également partie du remède. En effet, elle est capable de transformer l’homme libre en esclave vis-à-vis de son bienfaiteur. En revanche, les gens mauvais feront tout pour détruire la situation de celui qui est avare. Tout ce qu’il restera entre ses mains lui paraîtra désagréable. Il lui est donc préférable qu’il s’en sépare avant que ce qu’il possède ne le quitte [par exemple en donnant son argent pour de bonnes causes avant que cet argent ne lui soit pris].
Source
« La guérison des âmes » d’Ibn Al-Jawzi – chapitre de l’avarice – Éditions MuslimLife
[1] Rapporté par Al-Hakim, Al-Bukhari (Al-Adab Al-Mufrad), Ahmad et Al-Tabarani
[2] Rapporté par Ahmad et Abu Dawud
[3] Rapporté par Al-Tirmidhi