La Sourate Al-Fatiha possède de nombreux noms éminents. Chacun d’entre eux indique l’un des aspects de sa signification.
Pour les Arabes, lorsqu’une chose possède plusieurs noms différents, cela prouve sa valeur élevée.[1]
On la nomme Al-Fatiha, « l’Ouverture », car elle ouvre le Livre et que c’est par sa récitation que la prière débute.
On l’appelle également, selon l’avis majoritaire, Umm Al-Qur’an, « la Mère du Coran », et Umm Al-Kitab, « la Mère du Livre ». Anas a mentionné cela, cependant Al-Hassan et Ibn Sirin n’aimaient pas cette appellation, car ils considéraient qu’elle était plus appropriée pour désigner la Tablette Préservée. Al-Hassan a ajouté que l’appellation « Mère du Livre » incluait aussi les versets univoques du Coran.
Néanmoins, Abu Hurayrah rapporte que le Messager d’Allah (paix sur lui) a dit :
« [La sourate commençant par] “Toutes les louanges appartiennent à Allah, Seigneur des mondes” est la Mère du Coran, la Mère du Livre, les Sept que l’on répète et le Coran grandiose. »[2]
Al-Bukhari a dit en introduction du chapitre du Tafsir (« exégèse ») de son Sahih :
« Elle est nommée Umm Al-Qur’an, car elle est la première sourate écrite dans les textes coraniques et que la récitation en prière débute par elle. »[3]
Ibn Jarir Al-Tabari a dit qu’elle a été nommée ainsi, car elle résume la signification entière du Coran. En effet, les Arabes nommaient « Umm » (mère) toute chose en résumant une autre ou qui en contient sa part la plus importante.
C’est pour des raisons similaires qu’elle fut aussi appelée Al-Qur’an Al-‘Azim, « le Coran Éminent ».
On l’appelle également Sab’ Al-Mathani, « les Sept que l’on répète ». En effet, on la récite souvent et dans chaque unité de prière.
On la nomme Al-Hamd, « la Louange », car elle mentionne la louange de la même manière que la sourate Al-Baqarah est nommée ainsi, car elle mentionne la vache. Certains savants ont expliqué qu’Al-Hamd contenait le cœur d’Al-Fatiha.[4]
On la nomme également Al-Salah, « la Prière ». En effet, le Prophète (paix sur lui) rapporte de son Seigneur :
« “J’ai partagé la prière entre Moi et mon serviteur de manière égale.” Alors, quand le serviteur dit : “Toutes les louanges appartiennent à Allah, Seigneur des mondes”, Allah dit : “Mon serviteur a fait Ma louange.” »[5]
On l’appelle « la Prière » également parce que sa récitation est une condition de validité de la prière.[6]
On la nomme aussi Al-Shifa, « le Remède », au vu de la parole du Messager d’Allah (paix sur lui) que rapporte Abu Sa’id :
« L’Ouverture du Livre est un remède pour tout poison. »[7]
Parmi ses noms se trouve Al-Ruqya, « le Remède spirituel ». En effet, Abu Sa’id rapporte qu’après qu’il a récité Al-Fatiha pour guérir une personne piquée par un scorpion, le Messager d’Allah (paix sur lui) lui a demandé :
« … et comment as-tu su que c’était une ruqya ? »[8]
Al-Sha’bi rapporte qu’Ibn ‘Abbas l’a nommée Assas Al-Qur’an, « la Base du Coran », et qu’il a dit : « La base d’Al-Fatiha est “Au Nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux.” »
En effet, Al-Fatiha résume le Coran tout entier et que ce verset résume Al-Fatiha.[9]
Sufyan ibn ‘Uyaynah l’a nommée Al-Wafiyah, « la Complète », car on ne peut la résumer ou la répartir en plusieurs parties lorsqu’on la récite.
Yahya ibn Abi Kathir l’a appelée Al-Kafiyah, « Celle qui suffit », car elle suffit contre tout autre qu’elle, mais non l’inverse.
Un hadith mursal stipule :
« La Mère du Livre suffit pour tout ce qui est en dehors d’elle, mais non l’invrse. »[10] [11]
On la nomme aussi Al-Kanz, « le Trésor », Al-Shukr, « la Gratitude », Al-Du’a, « l’invocation », Al-Shafiyah, « le Remède Suffisant » et Al-Waqiyah, « la Protection », comme l’a mentionné Al-Baqa’i.[12]
Source
Tafsir Sourate Al-Fatiha – L’Exégèse de la Sourate « L’Ouverture »
[1] Al-Suyuti, Al-Itqan & Al-Khazin
[2] Rapporté par Al-Tirmidhi. Authentifié par Al-Albani
[3] Sahih Al-Boukhari
[4] Al-Sindi, Sharh Al-Sindi ‘ala Ibn Majah
[5] On citera les références de ce hadith dans la section des mérites d’Al-Fatiha incha Allah.
[6] Selon la majorité des savants.
[7] Rapporté par Al-Bayhaqi. Jugé faible par Al-Suyuti & mawdu’ par Al-Albani.
[8] Rapporté par Al-Bukhari.
[9] Al-Alusi.
[10] Rapporté par Al-Hakim. Déclaré faible par Al-Albani.
[11] Ibn ‘Atiyyah, Al-Qurtubi, Ibn Kathir, Al-Zarkashi, Al-Suyuti.
[12] Voir aussi Al-Fairozabadi qui liste plus de trente noms pour cette sourate.