Quelles sont les conditions du repentir ? Sache que le repentir consiste en un regret qui mène à une résolution et une détermination. Un tel regret conduit à savoir que la désobéissance est un mur entre l’Homme et son Bien-aimé.
Cet article est tiré de notre livre : Le Livre du Repentir
Le regret consiste à ressentir du chagrin dans le cœur lorsqu’on se sent éloigné du Bien-Aimé. Ses signes sont la longue tristesse et les pleurs. Quiconque ressent l’approche d’un châtiment envers son fils ou une personne qui lui est chère, ses larmes couleront et son malheur s’intensifiera.
Quel châtiment est pire que celui de l’Enfer ? Quelle cause appelle plus le châtiment que le péché ? Quel informateur est plus véridique que le Messager d’Allah (paix sur lui) ?
Si le médecin informe une personne que son fils ne guérira pas de la maladie, sa peine s’intensifiera, alors que son fils ne lui est pas plus cher que sa propre personne, que le médecin n’est pas plus savant qu’Allah et Son Messager (paix sur lui), que la mort n’est pas plus dure que l’Enfer et que la maladie qui mène à la mort n’est pas pire que le péché qui apporte la Colère d’Allah et expose à l’Enfer.
Celui qui se repent doit accomplir les prières qu’il a manquées ou qu’il a accomplies sans en respecter les conditions, comme le fait de prier dans un vêtement touché par l’impureté, ou avec une mauvaise intention, en raison de son ignorance de cela. Il doit accomplir tout ce qu’il a manqué.
De même, s’il a un jeûne à effectuer, une zakat à payer, un pèlerinage à réaliser ou toute autre obligation, il doit tout accomplir.
Concernant ses péchés, il doit rechercher tous ceux qu’il a commis depuis la puberté et les examiner. Il doit se repentir de tout ce qui est entre lui et Allah, regretter et rechercher le pardon d’Allah. Il doit également considérer l’étendue de ses péchés et chercher à accomplir une bonne action appropriée à chacun d’entre eux, ainsi qu’à accomplir autant de bonnes œuvres que de péchés commis.
Allah a dit :
« Certes, les bonnes œuvres dissipent les mauvaises. »[1]
Le Prophète (paix sur lui) a dit : « Fais suivre la mauvaise action par une bonne afin de l’effacer. »[2]
Voici des exemples de ce que nous venons de mentionner :
- Expier l’écoute de la musique par l’écoute du Coran et la participation aux assemblées de rappel.
- Expier le fait de toucher le Coran sans être en état de pureté en honorant le Coran et en le lisant, ainsi qu’en le recopiant si possible.
- Expier la consommation d’alcool par le don de boissons licites en aumône.
À travers ces moyens, le chemin de l’opposition [aux péchés] peut être parcouru, car les maladies ne sont guéries que par leurs opposés. Voilà pour ce qui se trouve entre lui et Allah.
Quant aux injustices commises envers les serviteurs [d’Allah], elles contiennent également de la désobéissance envers Allah, car Il a interdit l’injustice commise envers ses serviteurs.
Celui qui les oppresse a commis une chose qu’Allah a interdite. Cela implique donc d’éprouver du regret, de prendre la ferme résolution de ne plus reproduire cette injustice dans le futur et d’accomplir de bonnes œuvres qui font opposition à ces actes injustes.
Porter préjudice aux gens s’expie en étant bienfaisant envers eux. La spoliation des biens s’expie par l’aumône accomplie avec des biens licites. La diffamation de l’honneur des gens s’expie par l’éloge des adeptes de la religion. Enfin, le meurtre s’expie par l’affranchissement d’un esclave.
Les injustices commises envers les gens touchent leur personne, leurs biens, leur honneur et leur cœur.
Concernant le premier cas [leur personne], celui qui est coupable d’un homicide involontaire doit payer le prix du sang aux ayants droit. Il peut payer lui-même ou son clan peut le faire à sa place.
Si le meurtre était volontaire et prémédité, la loi du talion devra être appliquée avec toutes ses conditions. Ainsi, il devra se livrer à celui ayant le droit de réclamer le talion qui pourra demander son exécution ou choisir de lui pardonner.
Il ne lui est pas autorisé de cacher sa situation, contrairement à celui qui fornique, vole, consomme de l’alcool ou commet quoique ce soit qui nécessite l’application d’une peine légale d’Allah. Dans ces cas-là, le repentir ne nécessite pas de s’exposer, il convient au contraire de s’en cacher.
En revanche, si l’affaire est portée devant le gouverneur qui applique la peine légale sur le coupable, elle tiendra lieu d’expiation et son repentir sera valide est accepté auprès d’Allah. La preuve de cela réside dans le récit de Ma’iz et de la femme de la tribu de Ghamidi.[3]
De même, dans le cas de la diffamation, il faut qu’il y ait un jugement pour ceux qui mérite justice.
Quant au deuxième cas, il concerne les torts liés aux biens tels que la spoliation, la trahison, la tromperie dans les échanges commerciaux et autres.
Ici, tout ce qui a été pris sans droit doit être rendu. Le coupable doit écrire aux victimes, leur remettre leurs droits et chercher à ce qu’ils l’en libèrent.
Si le préjudice est trop important, de sorte qu’il soit incapable de tout rendre, alors il doit faire selon ses capacités. S’il ne possède aucun moyen en dehors de l’accomplissement de bonnes actions, alors cela lui sera retiré le Jour du Jugement afin d’être placé sur les balances des victimes. Si c’est insuffisant, une quantité de mauvaises actions des victimes sera retirée pour être ajoutée aux siennes.
Voilà donc la disposition légale concernant l’injustice liée aux possessions. S’il possède toujours des biens et qu’il ne connaît pas leur propriétaire ou ses héritiers, il doit les donner en aumône. Si le licite est mélangé à l’illicite, il doit s’efforcer d’estimer la quantité d’illicite et d’en donner l’équivalent en aumône.
Le troisième cas concerne les crimes commis contre l’honneur et les torts envers les cœurs. Ici, le coupable doit chercher à s’amender auprès de tous ceux qu’il a diffamés et les informer de l’étendue du crime, sans ambiguïté. Ceci sauf si cette révélation aggrave les torts, comme dans le fait de citer un de ses défauts cachés, ou le fait de forniquer avec la femme de son voisin.
Le coupable doit alors s’efforcer de faire preuve de bienveillance et de bienfaisance envers la victime et à s’amender de manière équivoque. Cela afin que, le Jour de la Résurrection, les bonnes œuvres surpassent le tort commis par l’atteinte à l’honneur de la victime. De même, quiconque meurt voit sa situation prendre fin et donc seule une grande quantité de bonnes œuvres pourra permettre de compenser le Jour du Jugement. On obtient le salut contre le Feu que par la prédominance des bonnes œuvres.
Source : Le Livre du Repentir – Éditions MuslimLife
[1] Sourate 11 : Hud, verset 114.
[2] Sahih Al-Jami’.
[3] Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.