Les récitateurs utilisent deux manières de réciter le mot « Malik », toutes deux ayant été rapportées du Prophète (paix sur lui) de même que d’Abu Bakr et de ‘Umar. (Tel que l’a mentionné Al-Tirmidhi. Voir aussi Ibn ‘Atiyyah et Al-Suyuti).
Réciter « Malik », qui signifie ici « Le Roi ».
Le sens de ce verset serait alors qu’en ce Jour, la royauté n’appartiendra qu’à Allah Seul, et non pas à ceux qui furent, par le passé, rois sur la terre, se concurrençant entre eux pour le pouvoir et la domination, exultant de ce qu’ils possédaient, se vantant pompeusement de leur grandeur et essayant par tous les moyens de dépasser leurs rivaux.
En ce jour, ils se rendront compte avec certitude qu’en réalité ils sont impuissants, fragiles et vulnérables et que cette grandeur, ce pouvoir et cette autorité n’appartiennent, dans leur entièreté, qu’à Allah Seul.
Allah, exalté soit-Il a dit :
« Le jour où ils comparaîtront sans que rien en eux ne soit caché à Allah. A qui appartient la royauté, aujourd’hui ? À Allah, l’Unique, le Dominateur. » (Sourate Le Pardonneur, verset 16)
Réciter « Mâlik », qui signifie ici « Le Possesseur »
Le sens du verset serait alors qu’en ce Jour, tout appartiendra à Allah et à personne d’autre. Personne ne sera capable d’exprimer un avis ou d’imposer une règle comme cela fut le cas dans ce monde.
Allah a dit :
« Le jour où l’Esprit et les Anges se dresseront en rangs, nul ne saura parler, sauf celui à qui le Tout Miséricordieux aura accordé la permission, et qui dira la vérité. » (Sourate La Nouvelle, verset 38)
« …et les voix baisseront devant le Tout Miséricordieux. Tu n’entendras alors qu’un chuchotement. » (Sourate Ta Ha, verset 108)
« Et ils n’intercèdent qu’en faveur de ceux qu’Il a agréés [tout en étant] pénétrés de Sa crainte. » (Sourate Les Prophètes, verset 28)
Bien entendu, ces deux lectures sont porteuses de significations sages et saines. Cependant, il est possible, comme le fait Al-Tabari, d’avancer l’argument que la première lecture dispose du sens le plus global, car il n’est pas possible de posséder la souveraineté et la royauté sans possession, alors qu’il est possible de posséder sans royauté.
Source : Tafsir Sourate Al-Fatiha – L’Exégèse de la Sourate « L’Ouverture »