L’amour et la haine mènent toujours au plaisir et à la souffrance. En effet, quand tu atteins l’objet de ton amour, tu ressens plaisir et satisfaction. En revanche, lorsque tu le perds ou que tu échoues à l’atteindre, tu ressens de la souffrance et de la tristesse.
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De même, lorsque quelque chose que tu détestes t’afflige, alors tu ressens de la douleur. Mais si on te retire cette chose, cela te satisfait.
Dès lors, le plaisir se produit après avoir obtenu l’objet du désir et l’amour est le moteur qui conduit une personne à obtenir cette chose.
Donc, Al-Mahabbah (l’amour) est la cause effective de l’obtention de l’objet aimé ou désiré, alors que le plaisir et le bonheur sont les objectifs.
Il existe trois types de plaisirs ici-bas.
Le premier type est le plaisir physique, tel que celui éprouvé lorsque l’on mange ou lors des relations sexuelles. Il concerne les éléments que le corps peut ressentir par l’intermédiaire de ses sens, comme la nourriture, les vêtements, etc.
Le second type est le plaisir présumé. Ce type de plaisir est issu de ce que l’on imagine ou présume de soi ou des autres. C’est le cas par exemple du plaisir d’être complimenté, vénéré ou obéi. Les gens aiment cela, de la même façon qu’au contraire, ils détestent la consommation d’une mauvaise nourriture ou l’impossibilité de manger et de boire.
Perdre son honneur et son statut est douloureux pour une personne tout comme souffre celui qui n’a ni nourriture ni boisson. Le blâme et la honte sont douloureux tout comme le fait de manger ou de boire quelque chose de nocif.
Les choses mangées ou dont on tire un plaisir sexuel sont tangibles et le corps les atteint. Elles apportent du plaisir par leur présence et de la douleur par leur absence.
Pour ce qui est de l’honneur, il s’agit d’un élément présent dans l’âme, mais celle-ci doit être appropriée à lui et compatible avec. Cela ne s’atteint que si la personne aime faire preuve d’honneur et accorde de l’importance à cela. À partir de là, le plaisir et le bonheur sont possibles.
Lorsqu’une personne aime et vénère l’honneur, elle est reconnue des gens pour cela. Ils font alors son éloge, l’acceptent, la suivent et la respectent en raison de ce qu’ils constatent de son caractère.
Le troisième type correspond à tout ce que la personne ressent avec son cœur, son esprit et son âme. Par exemple, le plaisir du souvenir d’Allah, de Le connaître et de connaître Ses droits sur son serviteur.
De même, cela inclut la souffrance causée par l’ignorance. Cette ignorance peut être mineure, il s’agit alors de l’absence de paroles et de rappels par exemple, ou elle peut être plus grave, comme dans le cas des fausses croyances.
La souffrance s’établit de la même façon que lorsqu’un corps ressent de la douleur à cause d’un manque de nourriture ou de l’absorption d’un élément toxique.
On peut aussi endommager l’âme par un manque de nourriture. Sa nourriture se trouve dans l’acceptation des gens et dans le fait de les honorer. On peut blesser l’âme de quelqu’un par la recherche d’une nourriture issue d’un élément nocif, comme le fait de s’opposer aux gens et de les dénigrer.
De même, le cœur souffre d’un manque de nourriture, celle-ci étant la science et le rappel d’Allah. Il souffre aussi lorsqu’il recherche une nourriture issue d’éléments nocifs comme les dogmes corrompus.
Le Prophète (paix sur lui) a dit :
« Certes, tout le monde aime les banquets et le banquet d’Allah est le Coran. »[1]
Voilà donc les trois types de plaisirs : les plaisirs physiques, les plaisirs présumés et les plaisirs mentaux.
Comme tu le sais, Allah a créé l’humanité avec la capacité de penser et d’agir. Il n’a créé aucune créature vivante sans but.
Aussi, la distribution des bienfaits et la protection contre les maux sont parmi les plus grands bienfaits d’Allah. Donc, Allah a envoyé les Messagers pour perfectionner la fitrah (prédisposition naturelle) et l’accepter, sans qu’ils ne la changent ou ne la transforment.
Avec eux, Il envoya le Livre et les balances pour établir la justice au sein des peuples.
Allah a légiféré en religion ce qui permet l’emploi de ces deux capacités (la pensée et l’action) sur une base juste et modérée. Cela constitue la clé du succès dans cette vie et dans l’Au-delà.
On sait aussique si ce qui se meut à l’intérieur du corps, à travers un mouvement involontaire, n’est pas en équilibre, alors le corps s’endommage. De même, les facultés de pensée et d’action, qui comblent l’âme, endommageront les corps si on les régule pas.
D’autre part, les mouvements naturels ne sont pas perçus ni ne naissent du désir ou de la volonté. Ce ne sont pas des mouvements volontaires. C’est par exemple le cas de la digestion de la nourriture par le corps avant l’excrétion.
[1] N.D.T : Il ne s’agit pas d’un hadith, mais plutôt d’un récit rapporté d’Ibn Mas’ud, dans Sunan Al-Darimi.
Source
Le Livre de L’Amour d’Ibn Taymiyya – cliquez pour le découvrir