La recherche de protection contre Satan quand on récite le Coran

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La recherche de protection contre Satan quand on récite le Coran fait partie des actes à accomplir. Cependant, plusieurs avis existent à ce sujet.

Allah a dit, à propos de la récitation du Coran :

« Lorsque tu souhaites lire [littéralement : as lu] le Coran, demande la protection d’Allah contre le Diable banni. Il n’a aucun pouvoir sur ceux qui croient et qui placent leur confiance en leur Seigneur. Il n’a de pouvoir que sur ceux qui le prennent pour allié et qui deviennent associateurs à cause de lui. »[1]

Article tiré de notre livre : Tafsir Sourate Al-Fatiha – L’Exégèse de la Sourate « L’Ouverture »

Un groupe de récitateurs et de savants, parmi lesquels se trouvaient Hamza, Ibn Sirin, Ibrahim A-Nakha’i et Dawud Al-Dhahiri, furent d’avis de l’on doit chercher refuge après avoir complété la récitation du Coran, prenant alors le verset dans son sens le plus littéral. Ils ont également affirmé que cela permettait de refréner la haute opinion que l’on pouvait avoir pour nous-même après avoir accompli un acte d’adoration.

Un second avis stipule que l’on doit chercher refuge avant et après la récitation.

Cependant, l’opinion la plus connue et qui est celle de la majorité, affirme que l’on doit chercher refuge avant la récitation du Coran dans la but de se protéger des insufflations de Shaytan.[2]

Ce groupe a interprété le verset « Lorsque tu souhaites lire le Coran… » de la même manière que le verset :

« … Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes… »[3].

Abu Sa’id Al-Khudri rapporte :

« Lorsque le Messager d’Allah (paix sur lui) se levait la nuit [pour prier, il commençait la prière] en prononçant le takbir et en disant :

“Ô Allah, Gloire et Louanges à Toi ! Ton Nom est béni, Ta Majesté est exaltée, nulle divinité d’est en droit d’être adorée en dehors de Toi.”

Ensuite il disait : “Nulle divinité digne d’adoration en dehors d’Allah”, trois fois, puis “Allah est plus Grand”, trois fois et enfin il disait :

“Je cherche refuge auprès d’Allah, Celui qui voit tout, L’Omniscient, contre le diable maudit, sa folie, son arrogance et sa poésie.”»[4]

Nafi’ ibn Jubayr rapporte de son père qui a dit :

« J’ai vu le Messager d’Allah (paix sur lui) dire lorsqu’il débutait la prière : “Allah est plus Grand, Très Grand”, trois fois, “Louanges à Allah, encore et encore”, trois fois et “Gloire à Allah, matin et soir”, trois fois. Ensuite, il disait : “Ô Allah, certes je cherche refuge auprès de Toi contre le diable maudit, sa folie, son arrogance et sa poésie.” »[5]

Chercher refuge auprès d'Allah

Al-Shafi’i et Abu Hanifa furent d’avis que la formulation de l’Isti’adha était : « A’udhu billahi min al-shaytan al-rajim » conformément au verset de la sourate « Les Abeilles » susmentionné.

Ahmad a dit qu’il était plus approprié de dire : « A’udhu billahi min al-shaytan al-rajim innahu houwa Al-Sami’u Al-‘Alim » afin que soit combiné la formulation de la sourate « Les Abeilles » et celle de la sourate « Les Versets Détaillés ».

Certains shafi’ites ont dit qu’il fallait dire : « A’udhu billahi Al-Sami’ Al-‘Alim min al-shaytan al-rajim » conformément au hadith rapporté par Abu Dawud et également afin de combiner les formulations des deux versets. Dans ce cas, il convient d’utiliser la formulation retrouvée dans les ahadiths authentiques.[6]

La majorité des savants considère que l’Isti’adha est recommandée et non obligatoire. Néanmoins, on rapporte de ‘Ata ibn Abi Rabah qu’il est obligatoire de la prononcer au sein de la prière et en dehors de la prière lorsqu’on veut réciter le Livre d’Allah.

Al-Razi expliqua que la preuve qui soutient cet avis réside dans le verset « Cherche refuge auprès d’Allah ». En effet, c’est l’impératif qui est utilisé de ce verset.

Il ajouta également que le Messager d’Allah (paix sur lui) persista à la prononcer tout au long de sa vie. Il s’agit aussi d’une barrière protectrice contre le diable, donc si une obligation ne peut être accomplie que par un certain moyen, ce moyen devient aussi une obligation.[7]

L’opinion de Abu Hanifah et de Muhammad consiste à dire que l’Isti’adhah est seulement pour la récitation en prière. Elle doit être prononcée avant de réciter Al-Fatiha et seulement dans le cas où l’on récite pour nous-mêmes.

D’autres, comme Abu Yusuf, pensent que l’Isti’adha est pour la prière entière (pas seulement la récitation). À partir de là, celui qui prie doit la prononcer, même si ce n’est pas lui qui récite.[8]

Shaykh Mashhur Hassan Salman a dit :

« Il est clair que l’Isti’adhah se récite dans chaque unité [de prière]. Cela en raison de la portée générale de Sa Parole :

“Lorsque tu lis le Coran, alors cherche refuge auprès d’Allah contre le diable maudit.”

Il s’agit de l’opinion la plus correcte de l’école shafi’ite. Ibn Hazm l’a déclarée comme étant l’avis le plus fort. »[9].

Source

Tafsir Sourate Al-Fatiha – L’Exégèse de la Sourate « L’Ouverture »


[1] Sourate Les Abeilles, versets 98 à 100

[2] Ibn Kathir, Ibn ‘Adil.

[3] Sourate La Table Servie, verset 6

[4] Rapporté par Abu Dawud & Al-Tirmidhi. Authentifié par Al-Albani.

[5] Rapporté par Abu Dawud & Ibn Majah. Jugé faible par Al-Albani sous cette formulation.

[6] Ibn Kathir

[7] Ibn Kathir, Al-Razi, Ibn ‘Adil

[8] Al-Razi, Ibn ‘Adil, Ibn Kathir

[9] Mashhur Hassan Salman, Al-Qawl Al-Mubin fi Akhta’I Al-Mussallin. Voir également Al-Majmu’ d’Al-Nawawi et Tamam Al-Minnah d’Al-Albani

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