La colère fait partie de la nature humaine. Elle aide à repousser le danger et à se défendre contre les agresseurs.
Cet article est tiré de notre livre : La Guérison des Âmes
Cependant, il existe des aspects détestables chez la colère excessive. Elle perturbe la raison, provoquant déséquilibre et démesure. C’est ainsi que celui qui en est victime commence alors à prendre de mauvaises décisions qui peuvent aller jusqu’à l’affecter plus que celui contre qui il est en colère.
La colère est un feu qui se répand lorsque quelque chose la provoque. Elle fait bouillir le sang de rage et peut même causer de la fièvre.
La raison principale de la colère est l’arrogance. En effet, une personne est rarement en colère contre quelqu’un d’un rang supérieur à elle.
Le remède consiste à ce que le colérique change d’état. S’il est en train de parler, qu’il se taise. S’il est debout, qu’il s’assoit. S’il est assis, qu’il s’allonge. Tout cela afin qu’il retrouve son calme.
S’il change tout de suite d’endroit en laissant celui contre qui il est énervé, cela sera préférable. Il doit également se souvenir du mérite lié au fait de contenir sa colère ; car Allah a fait l’éloge de ceux-là.
ٱلَّذِينَ يُنفِقُونَ فِى ٱلسَّرَّآءِ وَٱلضَّرَّآءِ وَٱلْكَٰظِمِينَ ٱلْغَيْظَ وَٱلْعَافِينَ عَنِ ٱلنَّاسِ
« Qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui »[1]
Qu’il réfléchisse également au fait que cela lui arrive peut-être à cause d’un péché qu’il a commis ou que cela lui a été prédestiné. Il retrouvera alors plus facilement son calme.
De nombreux ahadiths ont été rapportés au sujet de la colère.
D’après Abû Hurayrah (qu’Allah l’agréé) :
« Un homme demanda au Prophète (paix sur lui) :
– « Donne-moi un conseil »
– « Ne te mets pas en colère. » répondit le Prophète (paix sur lui).
L’homme répéta plusieurs fois la demande et le Prophète (paix sur lui) répéta de le même manière sa réponse. ».[2]
Le Prophète (paix sur lui) a dit : « Le fort n’est pas celui qui domine les autres par sa force, mais le fort est celui qui se maîtrise dans la colère. ».[3]
Soulayman ibn Surad (qu’Allah l’agréé) rapporte qu’il se trouvait une fois aux côtés du Prophète (paix sur lui) quand deux hommes se mirent à échanger des injures. L’un d’eux eut le visage tout rouge et les artères du cou tendus. Le Prophète (paix sur lui) dit : « Je connais une formule qui calmerait cet homme. S’il disait : « Je demande la protection divine contre Satan le damné », il serait débarrassé de ce qui l’éprouve. ».[4]
Le Prophète (paix sur lui) a dit : « Si l’un de vous se trouve en colère, qu’il s’assoie s’il était debout pour chasser la colère. Si celle–ci ne le quitte pas, qu’il se couche. ».[5]
Al-Khattabi a dit : « Celui qui est debout est plus à même de faire un mouvement et de blesser quelqu’un que celui qui est assis. ».
Le Prophète (paix sur lui) : « Quand l’un de vous se trouve en colère, qu’il se taise. ».[6]
Al-Ahnaf a dit : « Ce qui empêche celui qui est en colère de se contrôler n’est rien d’autre que le mal de la précipitation. ».
Si une personne en colère ne se calme pas lorsque sa rage est à son paroxysme, il se peut qu’elle commette un mal contre sa propre personne ou contre celui contre qui elle est énervée. Après coup, elle regrettera donc certainement ce qu’elle aura commis.
De nombreuses personnes ont tué et blessé par colère puis ont été rongés par les regrets pour le reste de leur vie. Certains se sont blessés eux-mêmes.
Un homme fut un jour très en rage au point d’hurler. Il cracha soudainement du sang et mourut sur le champ. Un autre homme mit un coup de poing à sa victime sous le coup de la colère et se cassa les doigts. La victime, quant à elle, ne subit aucun dommage.
Pour se soigner, le colérique doit se souvenir de son état lorsqu’il est énervé et de son état lorsqu’il est calme. C’est alors qu’il comprendra que la colère est un état de folie et d’excès. Si celui qui est en colère reste déterminé à agresser sa cible, qu’il change son état (s’asseoir s’il est debout etc.). C’est alors qu’il s’apercevra de la laideur de l’acte qu’il s’apprêtait à accomplir. Il se décidera donc à abandonner son dessein.
Lorsque nos pieux prédécesseurs se mettaient en colère, ils avaient pour habitude de pardonner, recherchant par cela le mérite de s’être contenu. Parmi eux, certains considéraient que cette colère était une conséquence de leurs péchés. D’autres pensaient qu’elle était un test. Enfin, d’autres encore y voyaient une raison autre parmi celles que j’ai mentionnées précédemment dans le chapitre de la rancune.
On rapporte que, dans certains anciens livres révélés, Allah aurait dit : « Ô fils d’Adam ! Souviens-toi de Moi lorsque tu es en colère, je me souviendrais de toi lorsque tu commettras un péché afin que Je ne te détruise pas avec ceux que je détruirais. Si tu as été lésé, contentes-toi de Mon soutien car Mon soutien est meilleur pour toi que ta propre victoire. ».
Mawriq a dit : « Je n’ai jamais dit un mot sous la colère que j’ai regretté après m’être calmé. ».
Ibn ‘Awn ne se mettait jamais en colère. Quand un homme le provoquait, il répondait : « Qu’Allah te bénisse. ».
Une personne en colère contre une autre ne doit jamais la châtier pendant sa colère, cela si toutefois elle mérite un châtiment. Elle doit plutôt attendre de se calmer afin que la sanction soit équivalente à l’offense subie et non pas à la colère.
Un homme contre qui était énervé ‘Umar ibn ‘Abd Al-‘Aziz lui fut amené. Il lui dit alors : « Si je n’étais pas en colère contre toi, je t’aurais frappé. ». Il le laissa alors s’en aller.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à consulter notre livre : La Guérison des Âmes
[1] Sourate La famille de ‘Imran, verset 134
[2] Rapporté par Al-Bukhari (8/35)
[3] Rapporté par Al-Bukhari (8/34) & Muslim (2014)
[4] Rapporté par Al-Bukhari
[5] Sahih Al-Jami’
[6] Sahih Al-Jami’