Le texte suivant d’Ibn Hibbân revient sur la notion de piété.
Article tiré du livre Les Qualités du Croyant – Éditions Muslimlife
D’après Oussamah ibn Sharik (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit :
« Si Allah déteste que tu fasses une chose, alors ne l’accomplis pas (même) lorsque tu es seul. »[1]
L’homme sagace et l’homme prudent doivent savoir que la raison est constituée de branches composées d’ordres et d’interdictions. Il doit les connaître et les accomplir à leurs moments prescrits, en guise de démonstration pour les gens du commun et les malfrats.
La première des branches de la raison est la piété, la rectification de soi, car celui qui purifie son intérieur, Allah purifiera son extérieur, et celui qui corrompt son intérieur, Allah ruinera son extérieur. Certes, celui qui a tenu les propos suivants a dit vrai :
Si tu es isolé à un moment de la journée, ne dis pas :
« Je suis seul », mais : « Un Gardien Vigilant me voit. »
Et ne pense pas qu’Allah est insouciant
Ou qu’Il ne voit pas ce qu’on veut Lui cacher.
Ne vois-tu pas que les jours passent rapidement
Et que demain est proche pour les préoccupés.
Le sage doit donner de l’importance à l’amélioration de son intérieur. Il doit protéger son cœur lorsqu’il est proche et lorsqu’il s’éloigne, lorsqu’il est actif et lorsqu’il est immobile, car sa vie est remplie de difficultés et ses joies sont ruinées quand le cœur est malade.
S’il n’y avait pas d’autre raison que le fait qu’Allah expose ce qui se trouve à l’intérieur d’une personne, que ce soit bon ou mauvais, cela suffirait pour que l’intelligent le rectifie et le protège.
Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité ces vers :
Si tu affiches le bien
Alors, rends ce que tu caches encore meilleur
Car celui qui dissimule le bien se caractérise par lui
Et celui qui dissimule le mal se caractérise par lui.
Le sage doit rectifier sa personne et se tenir éloigné des péchés en utilisant sa piété et ses bonnes œuvres. Ainsi, si son corps n’agit pas pieusement, il doit régner sur lui et le contrôler par son cœur. En effet, les actes des membres sont purifiés par la purification du cœur.
Mansur ibn Muhammad al-Kurayzi m’a récité les vers suivants :
Que son cœur et que sa langue l’homme n’est rien d’autre
Dans sa communication et son comportement.
Et si les vêtements d’un homme ne sont pas propres,
Il se peut que même en utilisant l’eau, tu sois impuissant.
Et tu ne seras pas touché par tout ce qui t’effraie
Et tu n’obtiendras pas tout ce que tu souhaitais.
Le doué de raison ne doit pas oublier de protéger son cœur de ce qui l’endurcit, car si tu rectifies le roi, tu rectifies l’armée, et si tu corromps le roi, tu corromps l’armée.[2] Ainsi, face à deux situations, il doit s’abstenir de celle la plus proche de ses désirs et poursuivre la plus éloignée de la destruction.
Celui qui a récité le poème suivant a vu juste :
Si ton cœur est en conflit entre deux affaires,
Alors, choisis la plus décente et la plus claire.
Si une mauvaise affaire te préoccupe, fais preuve d’hésitation
Si une bonne affaire t’inquiète, accomplis-là simplement.
Les cœurs sont purifiés de leurs impuretés lorsque l’individu ne se préoccupe que d’Allah et que tout devient insignifiant comparé à l’objectif de Le satisfaire par l’obéissance, que ce soit dans la solitude ou en compagnie des autres. Telle est la meilleure subsistance de cette vie et de celle d’après pour ceux qui sont attentifs.
Muhammad ibn Ishaq ibn Habib al-Wasiti m’a récité ce poème :
Craindre Allah t’est obligatoire en toute situation.
Tu en verras les conséquences le Jour du Jugement.
Certes, craindre Allah est la meilleure conclusion,
Et constitue pour le voyageur la plus grande provision.
Article tiré du livre Les Qualités du Croyant – Éditions Muslimlife
Notes
[1] Rapporté par Al-Haythami. Jugé bon par Al-Albani.
[2] Preuve en est la parole du Prophète (paix sur lui) : « Certes, il y a dans le corps un morceau de chair qui, s’il est sain, tout le corps est sain, mais, s’il est corrompu, tout le corps est alors corrompu. Il s’agit du cœur. ». Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.