‘Abd al-Rahman ibn Mahdi rapporte [à propos de la crainte de Sufyan] : « Sufyan mourut chez moi. Quand il fut sur son lit de mort et que l’agonie s’intensifia, il commença à pleurer.
Cet article est tiré de notre livre : Le Réveil des Cœurs – Ibn Al-Jawzi
Un homme lui dit : “Ô Abu ‘Abdullah, est-ce parce que, de toute évidence, tu as commis trop de péchés ?”
Sufyan ramassa quelque chose du sol et dit : “Par Allah, mes péchés sont moins importants à mes yeux que ce que je viens de ramasser du sol. Mais je crains qu’Allah ne me retire ma foi juste avant que je meure.” »[1]
Ibn Abjar rapporte : « Quand Sufyan mourut, il me dit : “Ô Ibn Abjar, je suis tel que tu vois, alors prends soin de ceux qui me visitent.” J’ai alors ramené un groupe de gens. Parmi eux se trouvait Hammad ibn Salamah. Il se tenait juste à côté de sa tête.
Sufyan expira et Hammad dit alors : “Bonne nouvelle à toi, car tu as vaincu ce que tu craignais et bientôt tu rencontreras un Seigneur Pardonneur.”
Sufyan dit alors : “Ô Abu Salamah, penses-tu qu’Allah pardonnera à une personne telle que moi ?”
Il répondit : “Certes, par Celui en dehors duquel il n’existe aucune divinité qui mérite d’être adorée à part Lui.”
À l’écoute de ces mots, Sufyan parut apaisé. »[2]
Ibrahim ibn ‘Isa al-Yashkari a quant à lui dit : « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de plus triste qu’Al-Hassan. Chaque fois que je le voyais, je pensais qu’il venait juste d’être frappé par une calamité. »[3]
Yazid ibn Hawshab a dit : « Je n’ai jamais vu quelqu’un de plus angoissé qu’Al-Hassan et ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Aziz. [Leur état de crainte extrême d’Allah donnait l’impression] qu’on avait créé l’Enfer exclusivement pour eux. »
Qassim al-Khawwas rapporte que Muhammad ibn Wasi’ a dit à un homme : « Ce qui te fait pleurer est la préconnaissance d’Allah, Exalté soit-Il, à ton sujet. »[4]
‘Amarah ibn Zhadahn rapporte : « Kahmas ibn Al-Hassan m’a dit : “J’ai accompli un péché pour lequel j’ai pleuré de regret pendant quarante ans.”
J’ai demandé alors : “Qu’est-ce que c’était ?”
Il répondit ensuite : “Un ami à moi m’a visité un jour. J’ai alors acheté un poisson pour lui. Après qu’il l’a mangé, je me suis levé et j’ai pris un morceau de boue du mur de mon voisin pour qu’il puisse s’essuyer les mains avec. Ce péché [avoir pris un morceau de boue du mur de son voisin sans lui demander la permission] est ce pour quoi j’ai pleuré pendant quarante ans.” »[5]
Source
Le Réveil des Cœurs – Éditions MuslimLife – Ibn Al-Jawzi
[1] Hilyah al-Awliya
[2] Hilyah al-Awliya
[3] Al-Zuhd de l’imam Ahmad
[4] Siyar al-A’lam al-Nubala
[5] Hilyah al-Awliyah