Il a été rapporté que le Prophète (paix sur lui) a dit : « L’homme est sur la religion de son proche ami, que chacun d’entre vous regarde donc bien qui il prend pour ami. »
(Rapporté par Abu Dawud et Al-Tirmidhi qui le qualifie de bon.)
Cet article est tiré de notre livre : Le Livre du Comportement
Sache que toute personne n’est pas convenable à prendre en amie. Celui avec qui l’on choisit de passer du temps doit détenir certaines qualités qui suscitent l’envie d’être en sa compagnie. Ces qualités dépendent des bienfaits dont on souhaite jouir lorsque l’on se trouve en compagnie de l’autre. Ceux-ci peuvent être mondains comme la richesse, le statut ou simplement la bonne entente que l’on tire de la rencontre et de la discussion. Ce n’est pas de cela dont nous voulons discuter ici.
Ces bienfaits peuvent également être religieux. Il y a de nombreuses manières pour une personne de tirer profit de la religion de son ami. Elle peut profiter de son savoir et de ses actes. Son statut peut la protéger du mal de ceux qui ruinent les cœurs des gens et les distraient de l’adoration. Elle peut profiter de ses biens si cela l’épargne de perdre du temps à chercher de quoi se nourrir. Elle peut aussi rechercher son aide dans la prise en charge de tâches importantes, ce qui fait de lui un soutien en période de troubles et une force dans différentes situations. Elle peut aussi profiter de lui en espérant son intercession dans l’au-delà, car l’un des pieux prédécesseurs a dit : « Ayez beaucoup de frères, car chaque croyant a l’autorisation d’intercéder. ».
Des conditions doivent être remplies pour chacun de ces bienfaits. En général, ton meilleur ami doit posséder cinq qualités.
Il doit être doté d’intelligence et d’un bon comportement. Il ne doit pas être un pervers invétéré, un innovateur ni être avide de ce bas monde.
L’intelligence est le capital de chacun. Il n’y a aucun bien dans la compagnie du sot, car il souhaite t’aider, mais ne finit que par causer du tort.
Ce que nous voulons dire est que l’intelligent est celui qui comprend la réalité des choses soit par lui-même, soit après que quelqu’un lui ait expliqué.
Concernant le bon comportement, il s’agit d’une qualité indispensable. En effet, nombreuses sont les personnes intelligentes qui sont facilement dominées par la colère et les désirs. Il n’y a aucun bien dans la compagnie d’une telle personne.
Pour ce qui est du pécheur invétéré, il ne craint pas Allah. Or, on n’est pas à l’abri du mal de celui qui ne craint pas Allah et on ne peut lui faire confiance.
Quant à l’innovateur, on craint que sa compagnie ne mène à accepter son innovation.
‘Umar Ibn Al-Khattab (qu’Allah l’agréé) a dit : « Accompagne les frères véridiques et vis sous leur aile, car ils sont une parure dans l’aisance et un atout dans l’épreuve. Ais la meilleure opinion au sujet de ton frère à moins qu’il vienne à toi avec ce qui te met en colère. Reste loin de ton ennemi. Sois prudent avec ton ami sauf s’il fait partie des dignes de confiance et nul n’est digne de confiance en dehors de ceux qui craignent Allah. Ne fréquente pas le pécheur et n’apprends pas son péché. Ne lui confie pas tes secrets. Consulte ceux qui craignent Allah à propos de ce qui te concerne. »
Yahya Ibn Mu’adh a dit : « Quel terrible ami est celui à qui tu as besoin de dire : « Souviens-toi de moi dans tes invocations ! », celui que tu dois flatter par crainte ou celui auprès duquel tu dois présenter des excuses. »
Un groupe de gens visitèrent un jour Al-Hassan et le trouvèrent endormi. L’un d’entre eux se mit à manger des fruits qui se trouvaient dans la maison. Lorsqu’il vit cela, il dit : « Qu’Allah te fasse miséricorde ! C’est, par Allah, comme cela que les frères agissent ! »
Abu Ja’far dit une fois à ses compagnons : « Est-ce que l’un d’entre vous introduit sa main dans la poche de son frère et prend ce qu’il souhaite ? »
Ils répondirent : « Non. »
Il dit alors : « Alors vous n’êtes pas frères comme vous le prétendez. »
On rapporte que Fath Al-Mawsili rendit un jour visite à un de ses amis nommé ‘Issa Al-Tammar, mais celui-ci n’était pas chez lui. Il demanda alors à la servante : « Apporte-moi la bourse de mon frère. » Elle l’amena et il prit deux dirhams. Lorsque ‘Issa rentra chez lui, elle l’informa de ce qui s’était passé. ‘Issa dit : « Si tu dis vrai, tu es libre ! ». Il examina ensuite sa bourse et constata qu’elle avait dit vrai. Alors il l’affranchit.